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Agriculture : le gouvernement abandonne les betteraviers


Philippe Ballard député de l'Oise betteravier

Après la décision de la Cour de Justice de l’Union européenne jugeant illégales les dérogations accordées par les Etats membres à certains pesticides, le gouvernement, par la voix du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau vient d’annoncer la fin immédiate de la dérogation relative à l’utilisation des néonicotinoïdes pour la culture de la betterave en France et le refus de la France de faire appel de cette décision.


Pourtant, le 9 décembre dernier, le ministre avait annoncé une nouvelle dérogation pour 2023.


Celle-ci devait permettre de prémunir nos producteurs contre la jaunisse de la betterave qui avait notamment frappé nos producteurs en 2020, entrainant 30 à 70% de pertes.


Avec cette décision ubuesque, Bruxelles et le gouvernement menacent gravement les filières betteravières et sucrières dont dépendent 45 000 emplois directs en France, leader mondial.


La mort de la filière sucrière française entrainera l’arrivée massive de sucre importé issus de pays voisins utilisant les néonicotinoïdes mais aussi de pays tels que le Brésil (2° producteur mondial) dont les normes environnementales sont très faibles.


Suite à cette décision unilatérale, la France sera le seul pays d’Europe à interdire totalement les néonicotinoïdes pour la betterave. Nos voisins belges ou allemands, notamment, continueront à pulvériser ces produits jusqu’en 2033, en attente d’alternative sérieuse.


Concrètement : la betterave est récoltée avant floraison, et n’attire donc pas les abeilles. 2 ans après l’utilisation de néonicotinoïdes, le champ ne peut être re-semé de plantes à fleurs pour prévenir d’éventuels risques pour les polinisateurs.


Ces décisions semblent donc avant tout dictées par l’idéologie.


Par sa soumission totale à Bruxelles et son interdiction intégrale et immédiate des néonicotinoïdes pour la betterave, le gouvernement menace à la fois un savoir français, des dizaines de milliers d’emplois mais aussi l’environnement en avantageant des pays pollueurs.


Si l’interdiction des néonicotinoïdes sur plantes à fleurs a été une avancée majeure, la fin de la dérogation accordée aux betteraviers serait une catastrophe.


Il est indispensable d’aménager de nouvelles dérogations dans l’attente d’alternatives pour lesquelles la recherche et les tests, existent, sont financés, et avancent.


Les députés du groupe parlementaire Rassemblement national demandent que soit envisagé immédiatement la possibilité de déroger une année supplémentaire à l’interdiction des semences enrobées ainsi que soit autorisé temporairement la pulvérisation, permise par l’UE mais que la France seule interdit.


Par ailleurs, les éventuelles pertes des agriculteurs betteraviers doivent être prises en charges à 100%, si elles sont nécessaires, mais rappelons qu’elles ne sauront être suffisantes pour maintenir l’activité de nos sucreries ainsi que la valeur ajoutée et les emplois qui en dépendent.


Philippe Ballard
Député de l'Oise

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