Après l’annonce de la carte scolaire pour 2023/2024, je me suis entretenu avec notre Directeur des services académiques de l’Oise au sujet de la fermeture prévue de 11 classes sur notre circonscription.
Il est à notre écoute, et j’ai l’espoir, en produisant des dossiers solides, de sauver quelques classes.
En parallèle, j’ai interpellé, par une question écrite, le Ministre de l’Éducation à ce sujet et plus globalement sur la stratégie nationale désastreuse pour l’instruction de nos enfants.
Je l’interroge sur le redécoupage de la carte scolaire qui, comme chaque année, amène son lot de discussions et d’incompréhensions, et pour la rentrée 2023, c'est de nouveau l'inquiétude qui prime.
Monsieur le Directeur des services académiques de l’Oise entend bien les réclamations des représentants des parents d’élèves, des enseignants et des élus, mais il est contraint d’exécuter les consignes ministérielles qui se résument à gérer les effectifs avec un tableau Excel, comme à l’hôpital. On en voit les résultats !
On ne peut que constater et regretter que les écoles rurales soient traitées comme une variable d'ajustement budgétaire.
Le dédoublement des CP et CE1 dans les zones REP se fait au détriment des classes en milieu rural où l’on compte massivement des fermetures. Manifestement, le gouvernement habille les villes et déshabille nos campagnes !
Philippe Ballard
Député de l'Oise
Ma question au ministre de l'éducation
Dans un contexte, où le Ministre Pap Ndiaye reconnaît lui-même la baisse du niveau des élèves en primaire, il ne peut qu’être très préjudiciable d’y envisager des fermetures de classe.
Ces fermetures sont regrettables quand on sait qu’au classement PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) organisé par l’OCDE, la France est seulement classée au 23e rang sur 79 pays évalués.
Fin août 2022 pour, dit-il, redresser la barre, le Président a appelé « à une révolution copernicienne, une révolution culturelle. Une nouvelle méthode qui sera mise en place notamment à travers le Conseil national de la refondation (CNR) qui sera lancé le 8 septembre ».
Une démarche qui permettrait à toute la communauté éducative, entourée de ses partenaires associatifs, économiques et des élus locaux, de construire les projets qui amélioreront l'éducation des enfants, a notamment dit le chef de l'État, qui a aussi fixé quatre priorités pour l'année qui s'ouvre : améliorer la formation des élèves, garantir l'égalité des chances, favoriser l'orientation et privilégier l'insertion professionnelle.
Dans cette optique, le ministère de l’Education nationale devrait saisir l’opportunité de la baisse démographique pour déployer des moyens au profit de tous les élèves.
Alors qu’il serait préférable que l’ensemble des classes soit limité à 18/20 élèves, on enlève des enseignants dans la ruralité pour dédoubler ailleurs certaines classes. On accentue ainsi le déséquilibre territorial avec notamment des classes multi-niveaux et surchargées.
La baisse de la démographie ne peut, et ne doit plus, être un argument pour justifier des fermetures de classes ni la suppression des postes d’enseignants correspondants, au contraire, de faibles effectifs favoriseraient l’apprentissage de tous.
D’ailleurs le ministre confirme vouloir « conforter la priorité donnée à l’école primaire, avec la limitation des classes de grande section de maternelle, CP et CE1, à 24 élèves sur tous les territoires ».
Par ailleurs, d’un côté l’état déclare vouloir investir pour redynamiser la ruralité et de l’autre il anéantit tous les efforts faits par les collectivités et les entrepreneurs.
Pour les communes rurales, c’est un cercle vicieux, car ces fermetures de classes signifient encore moins d’attractivité pour leurs territoires, après la fermeture ou l’éloignement de nombreux services publics, la disparition de petits commerces, les déserts médicaux, et anéantit leurs efforts d’investissements en faveur de l’installation de nouvelles familles.
Alors que la fermeture de classes va à l’encontre des ambitions affichées par le gouvernement, à quoi sert un énième nouveau « conseil de la refondation » quand on a déjà les réponses pour améliorer notre système éducatif ?
Pourquoi ne pas respecter de la même façon tous les élèves quel que soit leur localisation géographique et avoir des classes homogènes en termes d’effectifs et de niveaux ? J’espère obtenir une réponse du gouvernement !
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